Aujourd'hui, Tony Meloto est revenu de son périple. Il était parti pendant une semaine de la ferme.1 jour à Montréal, 1 jour à Ottawa, 1 jour à Toronto puis il a volé jusqu'à Londres et retour ensuite aux Philippines. Je l'ai vu aujourd'hui, il m'a salué de son habituel "Hi Cam, how are you?" il paraissait vraiment fatigué. Mais cela ne l'a pas empêché d'aller dire bonjour à tout le monde dans la ferme, de faire son inspection habituelle voir ce qui a changé, évolué depuis qu'il est parti. Cet homme m'impressionne de par sa force et sa persévérance.
Cela fait 3 semaines que nous n'avons plus de connexion wifi à la ferme enchantée, en plus de cela mon téléphone portable m'a lâché, comment vous dire que je suis totalement déconnectée, mais ça ne me fait pas de mal. Je vais donc dans un cybercafé pour pouvoir un peu d'internet et pouvoir travailler un minimum. Le téléphone est malgré tout un outil de travail majeur à la ferme, je me sens donc un peu en décalage, je me rends demain à Manille pour remédier à cela et renouveler mon VISA par la même occasion.
Nous assistons ici à la ferme aux arrivées et départs des stagiaires et des volontaires. Ces derniers sont particulièrement difficiles quand on a passé beaucoup de temps avec ces personnes. Et encore ce n'est pas ça qui est compliqué, car je sais que je les reverrais en France, le plus dur c'est de les voir dire au revoir aux Philippins en ne sachant pas si ils se reverront un jour. Je crois que j'ai beaucoup d'empathie en moi ce qui peut être bien et une qualité mais parfois ça me fait défaut et cette hypersensibilité me joue des tours. Je ne peux pas retenir mon émotions lors de ces au revoir. Ce que j'apprécie particulièrement c'est qu'à chaque fois qu'un volontaire s'en va, on lui donne un carnet où tout le monde à écrit un petit mot avec pleins de photos pour qu'il ai un petit souvenir de son passage à la ferme enchantée. Je trouve ça touchant.
J'ai vraiment envie de rapporter un petit peu de cette mentalité philippine en France, lorsque l'on parle de la France aux gens ici et qu'on leur dit que parfois on ne connait pas nos voisins, qu'on ne regarde pas les gens dans la rue, ils trouvent ça choquant. Complètement aberrant même. Et en réfléchissant bien ils n'ont pas tort. Le regard est très important pour eux, et simplement le fait de montrer de la considération envers une personne, lui dire indirectement "je t'ai vu, je sais que tu existes, je te considère comme un autre moi." C'est tout simple et ça ne coûte rien.
Un regard, un sourire. C'est seulement qu'en France nous n'avons pas la même interprétation, on se sent envahi dans notre espace personnel, on se demande pourquoi elle me sourit, qu'est-ce qu'elle pense au fond, bref on se pose trop de question. C'est mon point de vue bien sûr. Alors que c'est le moyen le plus simple de rendre heureux une personne et de se rendre heureux sois-même.
Si chacun nous pouvions simplement avoir un regard envers l'autre, envers l'étranger, cette personne que l'on ne connait pas.
D'autant plus en ce moment de clivage en France, lors des élections, je crois que l'unité est importante, et d'abord se rendre compte de nos points communs plutôt que nos différences. J'espère que la personne qui sera prochainement à la tête de notre pays ne sera pas assez folle pour oublier ces trois principes "liberté, égalité, fraternité" que nous avons fait français mais qui sont aussi des valeurs que nous devons porter en nous dans notre pays et au-delà de nos frontières.
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